La galerie Bwo a le plaisir d’annoncer « Until the Mockingbird Stops to Sing », une exposition personnelle de l’artiste éthiopien Emanuel Tegene. Ouverte du 6 mars au 26 avril 2025, cette exposition explore le pouvoir, la mémoire et la résistance à travers les peintures dynamiques et stratifiées de Tegene, dans un style néo-expressionniste qu’il a développé au cours des 15 dernières années.
Dans « Until the Mockingbird Stops to Sing », l’oiseau moqueur sert de métaphore puissante de l’approche picturale de Tegene, où l’observation n’est jamais passive et où la répétition se fait acte de résistance. À l’image de cet oiseau, son travail imite, interroge et alerte, explorant les complexités du pouvoir, de l’héritage et de la mémoire. En superposant spray acrylique, bâton à l’huile et touches de pinceau, Tegene construit des compositions où le sens demeure en perpétuel mouvement : les flèches n’atteignent jamais tout à fait leur cible, les symboles refusent de se figer et l’histoire se réécrit sans cesse. Ses personnages évoluent au cœur des dynamiques politiques, des relations humaines et des mises en scène du pouvoir qui façonnent le quotidien, nous rappelant que le silence n’est jamais une absence, mais une force qui exige d’être prise en compte.
Évoquant cette collaboration, les fondateurs de la galerie Bwo, Noelle Mukete-Elhalaby et Brice Yonkeu, déclarent : « À une époque où la paix est de plus en plus fragile, présenter le travail de Tegene nous semble plus urgent que jamais. Son travail offre une méditation puissante sur la résilience, la vérité et les forces qui façonnent notre monde ». Cette exposition met en lumière l’expressivité et l’urgence de la pratique d’Emanuel Tegene, en présentant des œuvres réalisées entre 2022 et 2025. Ancrées dans l’énergie brute du néo-expressionnisme, ses peintures explorent les tensions entre le pouvoir et la vulnérabilité, la présence et l’effacement, l’histoire et ses échos. Son utilisation du bleus électriques, des cramoisis profonds et des jaunes meurtris ne se contente pas de représenter, mais perturbe, évoquant le dynamisme de Jean-Michel Basquiat tout en restant profondément enraciné dans les récits éthiopiens. À travers des figures fragmentées, des symboles récurrents et un geste pictural marqué, Tegene construit un lexique visuel d’influence et de résistance, où le sens n’est jamais figé et où chaque peinture se fait à la fois repère et avertissement.
Partageant son temps entre Addis-Abeba, Abidjan et Dakar, Emanuel Tegene construit son travail à travers les complexités politiques et sociales du continent africain. Ses peintures présentées dans cette exposition, notamment « African Leaders » et « The North Face », offrent une critique acerbes de la gouvernance et des structures de pouvoir. « The North Face », l’une des œuvres phares de l’exposition, incarne les contradictions du lieu et de la mémoire, avec un arrière-plan lumineux contrastant avec les tensions de la région nord de l’Éthiopie – un territoire à la fois marqué par la fierté historique et les bouleversements politiques. « Mon travail est une réponse directe à la vie qui se déroule sous mes yeux, transformant les observations du quotidien en une œuvre qui dialogue avec la mémoire, l’émotion et les relations humaines. Chaque peinture raconte une histoire, un moment capturé et réinterprété à travers mon propre langage visuel », explique Emanuel Tegene.
« Until the Mockingbird Stops to Sing » est une invitation à s’engager avec une pratique aussi politiquement avisée que profondément humaine. Le travail de Tegene n’apporte pas de réponses, mais il insiste sur l'importance de regarder, d'interroger et de témoigner.
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